Qu’est-ce que le protocole WLTP ?

Qu’est-ce que le protocole WLTP ?

Réglementation
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Vous avez sûrement déjà entendu parler du protocole WLTP. Cet acronyme reste cependant assez flou pour beaucoup d’automobilistes. Que signifie-t-il ? Quel est son impact sur le marché automobile français et international ? Nous vous invitons à en découvrir davantage sur ce protocole, et vous aidons à en décrypter les enjeux pour les constructeurs comme pour les consommateurs.

À quoi sert le protocole WLTP ?

WLTP est l’acronyme pour Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure, ou “Procédure Mondiale Harmonisée de Test de Véhicules Légers” en français. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une batterie de tests auxquels  les constructeurs doivent soumettre tous leurs nouveaux modèles de véhicules de moins de 3,5 tonnes. Ces tests sont effectués en laboratoire, mais sont également agrémentés de tests en condition réelle comme nous le verrons plus bas. Ce protocole est entré en vigueur en 2017, et remplace l’ancien protocole NEDC. Ce dernier, en place depuis les années 1973 est mis à jour en 1996 dans sa forme la plus récente, est donc relativement dépassé. Parmi les éléments pris en compte par le protocole WLTP, nous retrouvons :

  • La vitesse du véhicule
  • La consommation de carburant par kilomètre
  • Les rejets de CO2

Le protocole WLTP ne prend pas seulement en compte les véhicules à énergie fossile, mais également les véhicules hybrides ainsi que les véhicules électriques. Sa mise en place effective en total remplacement de la norme NEDC est entrée en vigueur le 1er janvier 2020.

Bon à savoir :Le protocole WLTP n’est pas à proprement parler d’une réglementation. Si le protocole WLTP est adopté par tous les pays, chacun décide de ses propres barèmes et de leur application sur leurs territoires respectifs.

La procédure RDE

En complément des tests en condition de laboratoire du protocole WLTP, les nouvelles directives de tests automobiles ont inclus des tests en conditions réelles. La procédure RDE consiste à adapter un dispositif au système d’échappement d’un véhicule, appelé PEMS. Ce système mesure les émissions rejetées par les véhicules testés dans des conditions mixtes reflétant une conduite naturelle, qu’il s’agisse de trajets en ville ou sur autoroute, d’arrêts fréquents et de changements de vitesses réguliers. Les résultats obtenus donnent une indication concrète et précise sur les émissions d’oxydes d’azote et de particules ultrafines. La procédure RDE est donc un complément important du protocole WLTP, qui lui ne prend en compte que les rejets de CO2.

Quelles différences entre les protocoles NEDC et WLTP?

Les protocoles NEDC et WLTP sont similaires en de nombreux points. Tous les deux étudient effectivement les mêmes points de contrôles, dont la liste est exhaustive. Cependant, le protocole WLTP a été pensé comme un système plus proche des conditions réelles de conduite. Nous pouvons par exemple citer :

  • Une durée de test plus longue
  • La prise en compte du poids des différentes options des véhicules
  • Des changements de vitesse adaptés à chaque type de véhicule
  • Une vitesse de pointe plus élevée
  • Une plus grande vitesse de croisière
  • Une meilleure parité entre conditions de circulation urbaines et périurbaines

À cela s’ajoute également la procédure RDE, dont les émissions de gaz et particules fines n’étaient jusqu’alors pas prises en compte.

En se rapprochant au mieux des conditions réelles d’utilisation, le protocole WLTP permet aux différents gouvernements d’adapter leurs politiques environnementales de façon plus précise.

Quel est l’impact du protocole WLTP sur l’industrie automobile ?

L’industrie automobile a dû grandement s’adapter au passage du protocole NEDC vers le protocole WLTP. En effet, étant plus précis, ce dernier a dégradé les performances perçues de nombreux véhicules. Afin de s’attirer les faveurs des consommateurs, mais également rentrer dans les quotas maximum de pollution mis en place de par le monde. Un véhicule ne répondant pas aux exigences en matière d’émission de CO2, d’oxyde d’azote ou de particules fines ne peut ainsi pas être commercialisé. Le groupe Volkswagen a par exemple dû investir 1 milliard d’euro pour que leurs véhicules puissent passer les tests WLTP avec succès. Ce nouveau protocole est donc un élément motivateur pour l’amélioration des moteurs, et une réduction de la pollution.

Pour ce qui est des véhicules hybrides et électriques, leur succès récent a soulevé de nouveaux enjeux auxquels le protocole NEDC ne pouvait répondre. Ils sont donc désormais encadrés et se doivent de répondre à des normes de pollution et de performances strictes. Les constructeurs ne peuvent donc plus compter sur l’effet de nouveauté et doivent fournir des véhicules pouvant rivaliser avec le parc automobile à énergie fossile.

Comment le protocole WLTP influe-t-il les directives gouvernementales?

Comment le protocole WLTP influe-t-il les directives gouvernementalesL’entrée en vigueur du protocole WLTP a eu un grand impact. La mise à jour des mesures de performances et de pollution a totalement chamboulé les barèmes qui étaient jusqu’alors en place. En France, comme partout dans le monde, les enjeux environnementaux sont un élément majeur. Chaque gouvernement -ou presque- tente de réduire son empreinte carbone. Cela se traduit par des bonus écologiques pour les possesseurs de véhicules les plus propres, et de malus pour les plus pollueurs. Ces malus sont pensés pour motiver les possesseurs de vieux véhicules à les changer tout en profitant d’une ristourne agréable de la part du gouvernement et des collectivités locales.

Les cartes grises des véhicules à énergie fossile sont aussi bien plus chères pour les grosses cylindrées à énergie fossile que pour des véhicules électriques ou même hybrides. L’apparition de la vignette Crit’Air, et le durcissement de son barème, est également un effet secondaire de l’application du protocole WLTP. Les véhicules diesels, qui pendant longtemps ont été favorisés par les gouvernements français successifs, ont désormais prouvé leur dangerosité pour la santé due à leur taux d’émission de particules fines élevé.

Quel futur pour le protocole WLTP ?

Dans une société cherchant à préserver l’environnement pour les générations futures, les protocoles tels que le WLTP attestent de la rigueur de notre engagement. Tout comme le protocole NEDC avant lui, ce nouveau protocole va très certainement évoluer pour se rapprocher au mieux des futures conditions d’utilisation des véhicules. Dans un monde toujours plus urbain où l’énergie électrique prend de l’ampleur, il est fort à parier qu’une mise à jour des systèmes de test devrait très prochainement voir le jour.

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